Nous faisons tous le constat partagé d’accompagner une jeunesse exposée à des situations de plus en plus complexes.
✔️ Le taux de chômage des jeunes en France est historiquement élevé, malgré les efforts des gouvernements successifs pour améliorer leur employabilité. L’entrée sur le marché du travail reste difficile pour de nombreuses personnes : en 2020, selon l’Insee, le taux de chômage des 15-24 ans en France était de 19,4 %. Environ 72 % des jeunes de 15 à 29 ans en emploi avaient un contrat à durée déterminée (CDD) ou un contrat d’intérim.
✔️ Les jeunes sont de plus en plus nombreux parmi la population vivant sous le seuil de pauvreté. En 2019, 4,3 millions de métropolitains de moins de 30 ans avaient un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté, c’est-à-dire inférieur à 1 102 € mensuel pour une personne seule. En 2021, 12,2 % des ménages dont la personne de référence était âgée de 16 à 29 ans déclaraient vivre au moins cinq privations matérielles (ne pas pouvoir faire face à une dépense imprévue d’un montant d’environ 1 000 € ; ne pas pouvoir changer les meubles hors d’usage par manque de moyens financiers ; ne pas pouvoir se payer une semaine de vacances par an hors du domicile ; avoir des impayés de mensualités d’emprunts, de loyer ou de factures d’électricité, d’eau… ; ne pas pouvoir dépenser une petite somme d’argent pour soi sans avoir à consulter…).
✔️ La pauvreté des jeunes est un problème complexe qui ne se limite pas uniquement aux aspects monétaires ; elle englobe également l’accès au logement.
Trouver un logement abordable est un défi majeur pour de nombreux jeunes, en particulier dans les grandes villes. Les loyers élevés et la pénurie de logements abordables rendent difficile l’accès à un logement indépendant. Le loyer moyen en France varie en fonction de la région, mais en 2020, il était d’environ 13,40 € par mètre carré en moyenne, selon l’Observatoire des Loyers de l’Agglomération Parisienne (OLAP).
Comment accompagner une jeunesse dont les emplois précaires, majoritaires pour les moins de 25 ans, ne leur permettent plus de répondre à leurs besoins essentiels : se nourrir, se loger, se déplacer ?
Les jeunes vulnérables présentent le plus souvent un cumul de fragilités personnelles (problèmes psychiques, de santé somatique ou d’addiction, isolement ou problèmes familiaux…) et/ou sociales (problèmes de titre de séjour, absence de ressources, accès à l’éducation, à l’emploi, la culture et les loisirs…) qui rendent indispensable un accompagnement spécifique, global.
Face à ces constats, l’État, des collectivités territoriales, des associations, des gestionnaires de logements intermédiaires (FJT, RJA…) se mobilisent pour éviter un basculement d’une partie de la jeunesse dans la pauvreté. Les établissements hébergeant un public jeune tentent de répondre au double objectif de loger temporairement des jeunes rencontrant des difficultés d’accès au logement et de favoriser leur insertion sociale et professionnelle. Au-delà de l’accessibilité immédiate à un habitat individuel, les structures d’hébergement constituent un outil indispensable en ce qu’ils balisent une séquence importante de la trajectoire d’insertion sociale des jeunes concernés. Ces structures permettent de préparer (ou de finaliser) un projet de vie, de sécuriser leur parcours et les accompagner dans cette phase de transition. Leurs missions sont fondamentales : expérimenter la capacité d’autonomie des jeunes dans le cadre d’une mise en situation réelle d’hébergement individuel, formaliser et mener à bien leurs projets de formation et d’insertion professionnelles, réaliser des démarches administratives nombreuses et/ou complexes, en lien notamment à l’ouverture de droits et à la délivrance d’un titre de séjour, mettre en place les aides financières inhérentes à leur installation dans un futur logement indépendant (aider les jeunes à épargner la caution et anticiper les frais d’emménagement).
La puissance publique, le SIAO, les gestionnaires de logement, les missions locales, les dynamiques associatives sur l’ensemble du territoire valdoisien, les actions menées dans les collectivités… apparaissent, de fait, comme des acteurs incontournables pour participer à une stratégie globale d’intervention auprès de ces personnes en situation de vulnérabilité.
Mais les enjeux sont nombreux :
✔️ dans cette pluralité d’acteurs, comment favoriser la continuité de l’action et la coordination des ressources des jeunes en situation de vulnérabilité ?
✔️ comment dépasser les cloisonnements institutionnels et les dispositifs entre les secteurs de la protection de l’enfance, du handicap, de la psychiatrie, de l’insertion sociale (action sociale territoriale) et de l’emploi, les dispositifs d’hébergement/logement ?
✔️ à l’heure où le SIAO porte une démarche globale de la rue au logement, comment mettre en œuvre efficacement un accès direct au logement avec un accompagnement adapté aux besoins des personnes ?
✔️ comment mobiliser collectivement pour construire des solutions pérennes autour du logement et faire de la production de logements abordables une priorité ?
Si l’on observe l’avènement de plusieurs lois visant à lutter contre les exclusions et les inégalités au sein de la population jeune :
✔️ quels retours en font aujourd’hui les praticiens, les gestionnaires, les acteurs des champs éducatifs, sociaux, médicosociaux et sanitaires ?
✔️ quels regards portent les experts sur l’accès au logement intermédiaire ? Ce type d’habitat permet-il de mettre en place la continuité des parcours d’accompagnement, de soins, de formation ou d’insertion professionnelle ?
✔️ l’offre existante en termes de dispositifs et d’établissements permet-elle d’absorber la demande actuelle ?
✔️ existe-t-il des expériences ou des dispositifs innovants ?
✔️ faut-il créer du logement encore plus adapté pour répondre aux besoins de cette population ?
✔️ les solutions actuelles sont-elles efficaces ? Répondent-elles aux défis qui nous sont posés ?
La Coordination Territoriale Semestrielle du 9 novembre 2023 soulèvera l’ensemble de ces problématiques, en s’appuyant sur le regard aiguisé d’acteurs du quotidien travaillant auprès des jeunes. Le format de cette CTS évolue pour coller davantage aux retours d’expériences d’usagers et de professionnels, qu’ils soient jeunes hébergés, gestionnaires, travailleurs sociaux, agents de collectivité, psychologues…
Dans un dialogue croisé, propice aux débats d’idées et à l’articulation des positionnements, cette CTS permettra en effet de donner la parole à ces experts, mais également à des « jeunes », pour qu’ils partagent et présentent leurs constats, leurs appréhensions, leurs visions et leurs solutions.
POUR ALLER + LOIN
SAVE THE DATE
Coordination Territoriale Semestrielle du SIAO 95 « L’habitat des jeunes en situation de vulnérabilité dans le Val-d’Oise : état des lieux, initiatives locales et perspectives «
Jeudi 9 novembre 2023
9h00-12h30
Salle Victor Jara – Eragny
Inscrivez-vous dès maintenant en cliquant ici.