
Fréquents changements de téléphone ● Importantes liquidités
Vêtements de rechange sexualisés ● Langage cru
Objets de défense ● Système de débrouille
Déscolarisation ● Fugues ● Changement de groupe de pairs
Consommation de stupéfiants
Mutilations et tentatives de suicide ● Traces de maltraitance
Ces signes vous alertent ? Ce sont les premiers indicateurs qui doivent vous permettre de repérer les situations de prostitution des jeunes.
Durant deux jours, le SIAO a suivi la formation « le phénomène prostitutionnel et prostitution des mineurs et des majeures » organisée par l’association Human’Isthme à l’initiative de la DDETS.
Cette formation animée par l’Amicale du Nid, dans les locaux de l’association « Les Elles de l’Oiseau Bleu » à Boissy l’Aillerie, a pour but de sensibiliser les professionnels à ce phénomène et leur donner quelques clefs pour accompagner au mieux les jeunes concernés.
70 % de la prostitution est “discrète” et passe par les réseaux sociaux, ce qui complexifie le repérage des victimes et des réseaux de prostitution
L’animatrice a rappelé le cadre législatif en France. Le modèle néo-abolitioniste interdit l’achat d’acte sexuel et considère les prostituées comme des victimes en proposant un accompagnement social global pour les aider à sortir de la prostitution.
Ainsi la loi du 13 avril 2016 repose sur 4 piliers:
✔️ La dépénalisation des personnes prostituées et l’accompagnement vers la sortie de la prostitution ;
✔️ La prévention des pratiques prostitutionnelles ;
✔️ La lutte contre le proxénétisme et la traite des êtres humains ;
✔️ L’interdiction d’achat d’actes sexuels et la sensibilisation des clients.
La prostitution est comme un viol. C’est une violence qui a des conséquences graves pouvant aller jusqu’à la mort. Il y a urgence à libérer la parole des jeunes que nous accompagnons. Ne pas en parler, c’est banaliser, valider la prostitution et contribuer à renforcer la honte et la peur.
L’accompagnement de ces jeunes filles peut s’avérer particulièrement complexe. L’Amical du Nid insiste sur la nécessité de prendre le temps de les écouter, les croire, valoriser leur courage, replacer la culpabilité sur l’agresseur, les rassurer … Mais il est également nécessaire de comprendre et mesurer quels sont les bénéfices secondaires et les conséquences de l’arrêt de la prostitution pour ces jeunes femmes. En effet, l’argent rapide, l’autonomie financière, la contrepartie non-monétaire (hébergement), la sortie d’une situation de violences préalables, se sentir aimé par le proxénète, le sentiment d’appartenance à un groupe … sont autant de bénéfices auxquels il peut être difficile de renoncer.
Enfin, la prostitution a des conséquences graves sur la santé physique et mentale des jeunes victimes, entrainant des phénomènes de décorporalisation (perte de soin de son corps et de sa santé), des douleurs fréquentes et chroniques, des troubles de l’alimentation et du sommeil, mais aussi des états de dissociation psychique pendant l’acte pour se protéger entrainant un syndrome post-traumatique, des symptômes de reviviscence (cauchemars), un comportement autodestructeur, une perte d’estime de soi. Tout cela augmente le risque de développer des addictions, des dépressions, des conséquences sur la santé sexuelle : grossesse, problèmes gynécologiques ….
Il est de la responsabilité de chaque citoyen et professionnel de signaler toute situation inquiétante concernant des mineurs ou des personnes vulnérables
POUR ALLER + LOIN

✔️ Retrouvez les ressources utiles de l’Amicale du Nid, en cliquant ici.
✔️ Découvrez le Guide Prostitution des mineur-e-s, en cliquant ici.
✔️ Retrouvez les différentes formations proposées par Human’Isthme et la DDETS 95, en cliquant ici.