5e vague du Baromètre de suivi qualitatif de la pauvreté et de l’exclusion sociale du CNLE

Ce baromètre est un outil d’observation sociale qualitatif. En s’appuyant sur les remontées des acteurs de terrain et se distinguant par une approche qualitative, ce baromètre est complémentaire des analyses statistiques traditionnelles qui visent à quantifier la pauvreté sur le territoire national. La période de référence de ce 5ème baromètre est le premier semestre 2024. Le contexte social est alors marqué par la mise en œuvre de la réforme des retraites, l’extension à de nouveaux départements de la réforme du RSA et la dissolution de l’Assemblée Nationale. Le baromètre évoque cinq points principaux autour desquels il existe des difficultés pour les publics accompagnés, à savoir des difficultés financières, dans l’accès au logement, l’accès à l’emploi, l’accès aux droits et dans l’accompagnement des publics souffrant de troubles psychologiques.

La problématique de l’accès au logement est centrale, puisqu’elle est en lien avec toutes les autres problématiques soulevées dans ce baromètre. De fait, l’impossibilité d’accéder au logement ou à l’hébergement renforce les autres difficultés que connaissent les ménages. Les difficultés d’accès aux logements concernent de nouveaux publics, comme les travailleurs à revenu modeste en mobilité professionnelle. Cette difficulté d’accès au logement de droit commun se reporte sur les structures d’hébergement, elle-même déjà saturée. Les jeunes, les retraités ainsi que les familles avec enfants (particulièrement les familles monoparentales) connaissent une aggravation de leur situation économique. Par exemple, la présence croissante des retraités et des étudiants dans les structures d’aide alimentaire pressurise un système d’aide déjà sursollicité.

Parmi les phénomènes émergents, les acteurs de terrain font remonter le constat que certains publics renoncent à solliciter des structures d’aide, considérant que ces structures ne sont plus en mesure de leur proposer des solutions. Ce phénomène s’accompagne d’une méfiance croissante entre usagers et institutions. Les acteurs de terrain ayant répondu au baromètre abondent en ce sens, puisqu’ils sont nombreux à constater l’absence de solution à proposer aux publics qu’ils accompagnent.

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