L’Observatoire Francilien des Personnes à la Rue ou Hébergées (OFPRUH) a présenté les premiers résultats régionaux de la 3ème nuit des maraudeurs, ayant eu lieu le 26 janvier 2023.
Pour rappel, celle-ci consistait en la passation d’un questionnaire portant sur les personnes en situation de rue et déclarant y passer la nuit ou ne pas savoir où dormir. Au programme, un focus sur le recours au 115, le profil et les besoins du public.
À l’échelle régionale :
✔️ 401 questionnaires ont été saisis.
✔️ 436 personnes ont été rencontrées dont 57 femmes, 320 hommes et 59 « indéterminés ».
Malgré un intérêt en termes d’observation sociale et de coordination de veille sociale, certains indicateurs ont montré leurs limites (volumétrie sous-évaluée par rapport à la réalité). Par exemple seulement 17 mineurs, 4 femmes enceintes et 14 personnes à mobilité réduite ou apparenté ont été rencontrées.
En recoupant les questionnaires et en se limitant aux personnes ayant accepté de répondre et dans le champ de l’enquête, on obtient un total de 207 répondants exploitables.
Parmi eux :
✔️ 39% appelaient le 115 mais ne le font plus principalement en raison du manque de proposition d’hébergement et de l’impossibilité de joindre le numéro d’urgence.
✔️ 20% n’ont jamais appelé le 115.
Toujours sur ces 207 répondants :
✔️ Près de la moitié (47 % des personnes interrogées) déclarent être suivies par un travailleur social. Toutefois, 15 % des personnes interrogées déclarent ne jamais rencontrer de maraudes.
✔️ 41 % ne fréquentent « jamais » les accueils de jour et 13% « presque jamais » (11% de non réponse).
✔️ 61 % ne fréquentent « jamais » les accueils de nuit et 14 % « presque jamais ».
✔️ 26 % fréquentent « parfois » des distributions alimentaires, 10 % tous les jours ou presque.
✔️ Près de la moitié (54 % des personnes) ont une domiciliation administrative.
✔️ Le principal besoin déclaré reste le logement / hébergement (50% des personnes interrogées). Le besoin de vêtements, repas, hygiène et de travail suivent.
✔️ 1/3 des répondants sont sans logement depuis plus de 5 ans et presque ¼ le sont entre 1 an et 5 ans.
FOCUS 95
Dans le cadre de sa mission de coordination de veille sociale, le SIAO 95 a piloté à l’échelon départemental la nuit des maraudeurs avec plusieurs mois de travail, de briefings, présentations et d’échanges avec les partenaires.
Nous remercions l’ensemble des participants volontaires pour cette édition qui a permis une très forte mobilisation (la 1ère à l’échelon régional, représentant ¼ des équipes franciliennes). En effet, 26 équipes valdoisiennes s’étaient mobilisées (2 fois plus que l’édition précédente) via 8 opérateurs/collectivités différent(e)s.
Au total, ce sont quasiment 100 volontaires qui ont maraudé à travers le Val-d’Oise sur une cinquantaine de communes différentes.
Tous les secteurs géographiques ont pu être maraudés bien qu’un nombre non négligeable de communes du Vexin et du Nord du département n’ont pas pu faire l’objet d’un passage en raison de la grande superficie du département (12 fois plus grand que Paris ; 184 communes).
125 questionnaires ont pu être saisis dans le Val-d’Oise (1er rang à l’échelon régional, à nuancer avec le fait que la Nuit des Solidarités avait lieu simultanément à Paris et dans certaines communes de petite couronne). C’est à l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, à Argenteuil, Pontoise, Cergy et Eaubonne que le plus grand nombre de questionnaires ont été complétés, suivis de Montigny-lès-Cormeilles, Osny, Bezons, Enghien-les-Bains, Villiers-le-Bel, Goussainville et Gonesse.
Ce sont principalement des hommes isolés qui ont été rencontrés. Les 40-54 ans et les 25-39 ans sont les 2 classes d’âge les plus représentées.
Rappelons que ces résultats ne rendent évidemment pas compte de la réalité du nombre de personnes à la rue (sous-évalué statistiquement par rapport à la réalité) et qu’un décompte exhaustif est impossible. Il est à rappeler que l’observation sociale du SIAO 95 rend compte d’un nombre de demandes non pourvues de manière très régulière à travers des reportings et enquêtes aux services de l’État.
Un focus plus précis sur le territoire sera réalisé une fois le traitement départemental des données réalisé, avec notamment un zoom sur les personnes faisant partie du champ de l’enquête.
