
En 2024, sur les 7 675 personnes ayant contacté le 115, 1 518 avaient entre 18 et 30 ans. Cela représente environ 20% du total des demandeurs. Cette tranche d’âge est identifiée comme celle des “jeunes” puisqu’ils correspondent à de nombreux dispositifs d’aide envers les jeunes.
Le fait qu’un demandeur sur 5 soit un jeune est significatif et soulève plusieurs questions importantes. Les jeunes sans-abris peuvent être particulièrement vulnérables en raison de leur âge et de leur manque d’expérience. Ils peuvent faire face à des défis spécifiques tels que l’accès à l’éducation, à l’emploi et à des services de santé adaptés. A titre d’exemple, 924 d’entre eux ont des enfants, ce qui implique des besoins en termes de scolarisation ou de suivi médical.
Ce qui rend d’autant plus leur mise à l’abri primordiale pour éviter un parcours jonché de ruptures. Sur le 115, pour le public isolé les mises à l’abri se réalisent sur de l’accueil/abri de nuit. Les isolés représentent 33% des jeunes demandeurs. L’accueil de nuit présente plusieurs limites, qui rendent souvent les orientations vers ce type de structure inadaptées aux jeunes :
✔️ Environnement Inadapté : Les centres d’accueil de nuit n’offrent pas un environnement sécurisé et adapté aux besoins spécifiques des jeunes. Cela peut inclure des problèmes de sécurité, de confort et de soutien émotionnel.
✔️ Stigmatisation et Isolement : Les jeunes peuvent se sentir stigmatisés ou isolés dans des environnements où ils sont entourés principalement d’adultes. Cela peut aggraver leur sentiment de vulnérabilité et d’exclusion.
✔️ Manque de Continuité : L’accueil de nuit offre une solution temporaire et ne permet pas de travailler sur des solutions à long terme pour sortir de l’itinérance. Les jeunes ont besoin de stabilité et de continuité pour pouvoir se reconstruire et planifier leur avenir.
Pour être efficaces, les solutions d’hébergement pour les jeunes sans-abris doivent être adaptées à leurs besoins spécifiques, offrir un environnement sécurisé et accueillant et inclure des services de soutien complets. Une aide inadaptée peut amener une distance entre les personnes hébergées et les services d’aide sociale, et augmenter les situations de non-recours. Or, investir dans l’accompagnement des jeunes devrait être une priorité. En effet, les parcours d’errance renforcent l’exclusion sociale des personnes au fil du temps avec un éloignement progressif des structures d’aides sociales et un cumul des difficultés liées à leur situation initiale. Ainsi, un accompagnement renforcé et sur un temps long, pourrait éviter aux nouveaux jeunes demandeurs de rester dans les parcours de l’hébergement d’urgence et permettrait d’endiguer une partie des phénomènes de grande marginalisation dès le départ.