Augmentation du public vieillissant appelant le 115 en 2024

Un nombre croissant de personnes de plus de 50 ans ayant au moins une demande de mise à l’abri

Les dispositifs d’hébergement d’urgence du 115 sont de plus en plus confrontés à une réalité complexe : l’accueil de personnes âgées ou vieillissantes en situation de grande précarité. Ce phénomène, amplifié par les parcours de rue, soulève des enjeux sanitaires et sociaux. Ce vieillissement accéléré, non-pris en compte dans les critères classiques d’admission en EHPAD ou structures médicalisées, rend difficile l’orientation vers des dispositifs adaptés.

Comme le montre le graphique, nous constatons une augmentation de 45,7% du nombre de personnes de 50 ans ou plus ayant fait au moins une demande de mise à l’abri.

Parmi ce même public, 57,6% sont des personnes isolées (Homme seul ou Femme seule), ce qui montre un enjeu important autour de la mise à l’abri des personnes isolées de plus de 50 ans. Cela se traduit par un taux de Demandes Non Pourvues (DNP) plus fort en comparaison avec l’ensemble du public :

Nous constatons un écart de 8 points de pourcentage de taux de DNP sur l’année 2024. Le public de 50 ans et plus est donc plus susceptible d’avoir une DNP que le public pris dans son ensemble. Cela peut s’expliquer par les critères de priorisation du 115, définis par le Cadre unifié des SIAO. En effet, le public isolé est considéré en priorité 4 pour la mise à l’abri.

Le 115, acteur central de la mise à l’abri, peine à proposer des solutions adaptées. Les hôtels, souvent utilisés comme hébergement temporaire, ne conviennent pas à la stabilisation des personnes âgées isolées. Le manque de chambres individuelles ou PMR (personnes à mobilité réduite) aggrave les difficultés de cohabitation et les risques sanitaires.

Un public hétérogène économiquement

Nous observons une forte hétérogénéité dans le niveau de ressources financières dont dispose les ménages. Le public des 50 ans et plus est composé d’une part majoritaire de ménages n’ayant aucune ou très peu de ressources financières. 38,5% de ces ménages ont une ancienneté antérieure à l’année 2024. Parmi ces derniers, la moitié a moins de 300€ mensuellement. Passés un certain âge, les personnes de 50 ans et plus se retrouvent dans une situation économique figée. Dès lors, une personne de plus de 50 ans en situation de précarité économique a peu de perspectives d’insertion professionnelle et donc peu de possibilités de basculer de l’Hébergement d’Urgence vers l’hébergement/logement d’insertion. L’absence de places d’insertion dans lesquelles un accompagnement médical adapté existe constitue un second frein à l’évolution de la situation de ce public. L’accueil en structure collective, dont la vocation n’est pas le soin, ne permet pas de mettre en place le matériel et l’accompagnement nécessaires pour les personnes atteintes de pathologies lourdes.

En conclusion, il est particulièrement difficile d’accueillir des personnes vieillissantes via le dispositif du 115, dès lors que leur état de santé nécessite une adaptation du bâti (chambre, sanitaires, …). Pour ce public, relevant du médico-social, il est nécessaire d’ouvrir davantage de places adaptées et de renforcer les partenariats médico-sociaux, comme préconisé par l’objectif 4 de la Circulaire du 24 juillet 2025 relative à l’accélération de l’accès au logement des personnes sans domicile et à l’amplification de leur accompagnement à la santé et à l’emploi

Augmentation du public vieillissant appelant le 115 en 2024
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