Le 14 décembre dernier, la DRIHL, l’ANSA, le CRÉDOC et Action contre la faim ont réalisé une restitution sur un diagnostic de la précarité alimentaire des familles hébergées à l’hôtel en Île-de-France.
Plusieurs acteurs différents y ont assisté : des associations d’aide alimentaire dont Revivre, des PASH, des collectivités, la ville de Paris, la DIHAL, la DGCS, la DRIHL, des SIAO, DELTA … Cette pluralité d’acteurs concernés a permis de favoriser l’expertise et l’interconnaissance des dispositifs existants.
Le contexte francilien très tendu de l’offre a été rappelé. Les nuitées hôtelières représentent la très grande majorité des mises à l’abri (contrairement à d’autres régions).
Ainsi, chaque soir, 54 000 nuitées hôtelières quotidiennes sont comptabilisées en Île-de-France réparties sur près de 830 hôtels (soit 18 000 ménages concernés).
Parmi ces 54 000 personnes mises à l’abri, près de la moitié sont des enfants.
Après ces indicateurs de cadrage, la séance s’est ensuite articulée autour des thématiques de coordination entre tous les acteurs, des initiatives locales, de l’équipement des hôtels (via le service qualité de DELTA).
Afin de dresser des portraits du public, en proie à la précarité alimentaire à l’hôtel, une enquête menée par « Action contre la faim » auprès de 40 ménages a été réalisée au cours de l’année 2022.
L’enquête a révélé des parcours d’approvisionnement en aide alimentaire difficiles, marqués par le manque de ressources financières : 84% des ménages interrogés ayant recours à l’aide alimentaire et les 2/3 ayant un suivi social. Néanmoins, pour ces familles, l’alimentaire n’est pas le sujet prioritaire.
Il demeure de multiples freins d’accès à l’aide alimentaire : choix limité dans les épiceries solidaires et restriction d’utilisation des tickets services chez les commerçants.
Par ailleurs, la diversité en équipement des hôtels (1 micro-onde par étage ou par chambre, hôtels avec ou sans cuisine partagée) rend hétérogène les pratiques culinaires.
Diverses stratégies d’économie alimentaire sont mises en place par le public :
✔️ privation alimentaire des adultes en faveur de leurs enfants.
✔️ consommation d’aliments moins aimés car moins chers.
✔️ différents modes d’accès à l’aide alimentaire.
Après cette présentation, plusieurs groupes hétérogènes ont été formés (méthode participative) afin d’amener des pistes de réflexion sur chacune des thématiques telles que la stratégie globale alimentaire, les cantines, les différents types de coordinations alimentaires qui pourraient être mises en place…
Les discussions ont permis d’aborder le soutien aux initiatives existantes d’aller-vers, l’aide alimentaire pour les enfants, la facilitation de l’accès à l’aide alimentaire pour les ménages hébergés à l’hôtel, l’équipement de ces derniers …
